Retour prématuré

Samedi 6 juin 2015

Nous avions décidé de visiter Butrint, site archéologique en plein air, ce matin.

Oui mais voilà !

Jacques a attrapé des coups de soleil importants sur le crâne et malgré les soins, la situation a du mal à s'améliorer. Le médecin et les pharmaciens consultés ne parlent pas anglais ou très mal, on a du mal à se faire comprendre, le médicament prescrit par le médecin n'est pas disponible à la pharmacie qui en donne un de substitution. Quand on en demande un deuxième pour prolonger le traitement, il n'y en a pas et on nous propose encore autre chose. Bref ce n'est pas la joie !

Bon, ce n'est pas très grave, la pharmacie de bord a permis de pallier aux premiers soins et ça n'empêche pas d'aller et venir. Le problème c'est qu'il faut éviter absolument le soleil et qu'il ne faut pas porter un couvre-chef pour ne pas favoriser l'infection. En 3 mots : Marche à l'ombre !

Donc pour Butrint c'est niet et aussi pour les visites de villes médiévales, des villages perchés, des plages, etc.

Comment faire pour être dehors alors que le soleil tape et que la température avoisine les 40°, sans pouvoir être protégé?

Depuis plusieurs jours nous transigeons en nous disant que demain ce sera mieux, mais ce matin, la mort dans l'âme nous décidons de mettre un terme à notre voyage, alors que nous sommes quasiment au point le plus au sud, et de revenir en France pour consulter nos médecins habituels.

Nous prenons donc la direction du nord. La route sera longue car il n'y a pas beaucoup d'autoroutes avant la Croatie.

Ce retour précipité nous permet encore une fois de constater que la circulation est anarchique. Sur les 4 voies il y a des piétons qui traversent, des marchands ambulants au bord de la route, des vélos qui roulent en sens interdit et même des animaux (vaches, chèvres, ânes) qui paissent sur le bas-côté.

Après une journée de route nous sommes ce soir de retour au camping Lake Shkodra Resort à Shkodër, là où a commencé notre séjour en Albanie il y a seulement 8 jours.

 

 377 km, (total 5097 km), camping Lake Shkodra Resort, Shkodër, N42.13836, E19.46562. Wifi.


Quelques réflexions sur l'Albanie.

Ce pays aura été notre coup de coeur du voyage. Bien sûr nous n'avons pas pu tout voir du fait de notre retour précipité, mais nous avons trouvé un pays bien différent de ce que l'on imaginait. Sûr qu'on y retournera pour compléter notre connaissance.

Les gens d'abord. Ils sont d'une gentillesse extrême. Ils font tout pour vous faire plaisir. Ils n'hésitent pas à vous accompagner pour vous montrer le chemin, vous servent de traducteurs quand ils peuvent. Une certaine partie parle anglais, mais ce n'est pas fréquent. La plupart ne parlent qu'albanais et baragouinent quelques mots d'anglais, d'allemand et parfois même de français. Mais ils mettent une telle bonne volonté à vous comprendre qu'on finit toujours pas s'entendre.

Nous n'avons jamais eu de sentiment d'insécurité. Bien sûr nous prenons les précautions d'usage : pas de bijoux ostentatoires, pas d'appareils visibles dans le CC, etc.

Beaucoup d'Albanais n'ont jamais vu de CC et les saluts sur le bord de la route sont monnaie courante.

Contre-partie, ils sont curieux et veulent voir. C'est en partie pour cette raison que nous avons préféré fréquenter les campings, surtout chez l'habitant.

Ils ne sont pas chers, ils permettent d'avoir des contacts privilégiés avec les Albanais et en faisant ainsi on participe à leur économie. Rappelons qu'il y a dans ce pays 20% de chômeurs.

Les prix sont 2 à 3 fois moins chers qu'en France et ce n'est pas la peine de se charger en provisions. Il ne faut pas hésiter à acheter aux petits marchands le long des routes qui vendent leur production locale mais parfois plus cher que les petits magasins de quartier. Il est aussi agréable de fréquenter les petits restos où on mange souvent pour bien moins de 10 €, même moins de 5 €.

Le pays est en renaissance après des années de dictature communiste. Le réseau routier s'améliore et les grands axes sont généralement en bon état. Le réseau secondaire est très disparate. Certaines routes sont flambant neuves, d'autres sont truffées de trous, de rustines entre lesquels il faut slalomer.

La propreté n'est pas leur priorité, mais nous nous attendions à pire. Il y a un effort pour la collecte des ordures avec la présence de nombreux conteneurs, mais il reste beaucoup à faire. Toutefois ce n'est pas pire que ce que nous avions vu en Italie du Sud en 2012.

Nous sommes déjà impatients de repartir à la découverte de l'intérieur et nous espérons que ce sera rapidement.


Dimanche 7 juin 2015

Nous quittons le camping en direction du Monténégro. Il fait toujours chaud.

C'est avec un petit pincement au cœur que nous quittons l'Albanie où nous ne manquerons pas de retourner. De notre part c'est rare car nous partons du principe qu'on n'est pas près d'avoir tout vu, donc on ne revient pas 2 fois au même endroit. Mais ici c'est différent, il nous reste un goût amer dans la bouche, un goût d'inachevé.

Le passage de la frontière monténégrine à Hani i Hotit est bouclé en 10 mn !

 

MONTÉNÉGRO

 

La traversée du Monténégro se fait sans encombre.

Comme à l'aller, nous constatons que certaines voitures sont démunies de plaques d'immatriculation!

Nous revoyons de loin le monastère d'Ostrog.

La frontière bosniaque cède au bout de 10 mn, elle aussi. Décidément, en ce dimanche nous avons de la chance.

 

BOSNIE

 

Peu après la frontière nous nous arrêtons au bord d'un lac pour déjeuner. Il y a une source qui coule à côté et régulièrement des voitures s'arrêtent pour faire le plein d'eau.

Une voiture s'arrête à côté du camping-car et un jeune homme d'une trentaine d'années nous interpelle dans un anglais impeccable.

- D'où venez-vous ?

- De France.

- Oh Oui !, merci de venir visiter la Bosnie ! Dites à vos amis français qu'ils viennent voir comme la Bosnie est belle !

Après le repas nous arrivons à la frontière croate. Il y a une queue longue comme un jour sans pain. Probablement des Bosniens qui veulent passer un moment à Dubrovnik. Après 45 mn de sur-place nous calculons qu'il nous faudra au moins 4 h pour franchir la frontière.

Nous décidons de faire demi-tour jusqu'à Trebinje et de prendre une route plus au nord.

La route est longue et fastidieuse, mais au moins on roule. On se trompe du côté de Capljina où il devrait y avoir l'extrémité de l'autoroute de Croatie, mais le dernier tronçon n'est pas encore ouvert. On arrive à la frontière croate et là, récompense de tous nos efforts : pas de queue, on passe en quelques minutes.

 

CROATIE

 

Nous attrapons l'autoroute, contrairement à nos habitudes, et nous fonçons jusqu'à Šibenik puis Lozovac, au camping Marina où nous nous sommes déjà arrêtés. Petit repas au resto et puis dodo.

 

 540 km, (total 5637 km), camping Marina à Lozovac, N43.79969, E15.9431. Wifi.

 


Lundi 8 juin 2015

Aujourd'hui journée roulage vers le nord.

Malgré notre bonne volonté de partir tôt, il y a toujours quelqu'un pour nous retenir. Ce matin ce sont 2 Bretons avec lesquels nous taillons une bavette !

On reprend l'autoroute jusqu'au-dessus de Zadar puis la route côtière que nous n'avions pas prise puisque nous avions fait cette portion d'itinéraire par l'île de Pag.

Il fait de plus en plus chaud : 36° à 15 h.

Nous retrouvons la très belle côte de Croatie et nous avons même l'impression qu'on profite mieux des paysages dans ce sens que dans le sens nord-sud. Le soleil étant derrière nous, nous bénéficions d'un meilleur éclairage sans contre-jour.

Nous reprenons l'autoroute peu avant Rijeka, ce qui nous permet de contourner l'agglomération, et direction la frontière slovène.

Nous faisons un dernier plein pour liquider nos kunas, tout en gardant 15 kunas pour le dernier péage. A 17 h nous entrons en Slovénie sans attente.

 

SLOVÉNIE

 

La traversée de la Slovénie, sans prendre l'autoroute sinon il faut acheter la vignette, se déroule entre un semi-remorque et un transport de grumes. Il faut prendre son mal en patience car il est difficile de doubler sur la route sinueuse. Nous passons bientôt la frontière italienne sans un coup d'œil pour les anciens postes de douane.

 

ITALIE

 

Nous rattrapons l'autoroute à Trieste et roulons jusqu'à Trasaghis où nous avons repéré un camping ACSI pour la nuit. 

 

 460 km, (total 6097 km), camping Lago 3 comuni à Trasaghis, N46.32549, E13.06422. Wifi autour de la réception.

 


Mardi 9 juin 2015

Il fait toujours beau ce matin. 22° à 9 h. La nuit a été très calme.

Nous allons prendre la direction de col du Brenner pour rejoindre l'Autriche.

Les routes qui traversent les Dolomites sont toujours très belles et nous découvrons un itinéraire que nous ne connaissions pas. Nous passons le col de Kreuzberg à 1636 m. Les cimes sont enneigées.

Nous accédons au col du Brenner par la route au lieu de l'autoroute. C'est beaucoup plus agréable que de subir les files de camions sur l'autoroute.

La température fraîchit mais le soleil est toujours présent : 20°.

 

AUTRICHE

 

Nous descendons sur Innsbruck et remontons vers Kempten en Allemagne. Comme cet itinéraire ne comporte pas d'autoroute nous ne devons pas acheter la vignette.

Un grave accident bloque la route et nous devons patienter une demi-heure.

Le temps ne s'améliore pas et les sommets se cachent dans les nuages.

 

ALLEMAGNE

 

A la sortie du tunnel de Füssen qui marque la frontière avec l'Allemagne, nous sommes accueillis par le crachin. Température 16°, soit 20° de moins qu'hier.

L'arrivée sur le territoire allemand marque aussi le début de l'autoroute où la vitesse n'est pas limitée.

Pour nous ça ne change pas grand-chose, mais certains bolides nous doublent comme des fusées. Difficile même d'apprécier leur vitesse.

Nous arrivons vers 19 h au camping ACSI Christophorus à Kirchberg. C'est le genre de camping que nous n'apprécions pas beaucoup : 95% de résidents permanents et une vingtaine de places pour le passage.

Une des premières choses qu'on fait en arrivant c'est de remettre jeans et chaussettes. Adieu shorts et sandales !

Nous demandons le code pour le wifi et celui-ci est payant, aussi nous le boycottons. Depuis notre départ nous avons trouvé du wifi gratuit partout, que ce soit en Croatie, au Monténégro et même en Albanie.

 Nous pensons que les Européens du nord ont encore des leçons à prendre à ceux du sud en matière de wifi.

 

 445 km, (total 6542 km), camping Christophorus à Kirchberg, N48.13861, E10.10327. Wifi payant.

 


Mercredi 10 juin 2015

Temps gris ce matin, il ne fait que 12° à 8 h.

On part tôt ce matin pour une grande journée de route car nous aimerions arriver à la maison ce soir.

Ce sera autoroute à 100%.

Départ 9 h ¼. Bon, ce n'est pas très tôt, mais pour nous, si !

En Allemagne il y a de nombreuses zones de travaux, mais heureusement elles n'engendrent pas de bouchons, seulement des ralentissements au niveau des chantiers. Beaucoup de camions qui occupent la file de droite sans discontinuité. Au fur et à mesure que nous avançons l'autoroute est de moins en moins chargée et le ciel aussi.

 

LUXEMBOURG

 

A 14 h 15 nous sommes à la frontière luxembourgeoise sous un joli soleil printanier. Arrêt carburant et déjeuner et nous repartons aussitôt que possible.

 

BELGIQUE

 

La frontière belge est franchie vers 16 h et hormis un petit bouchon pour travaux, tout se passe bien dans la traversée du Plat Pays d'ailleurs pas si plat que ça !

A 19 h 10 nous passons la dernière frontière de notre voyage.

 

FRANCE

 

A 19 h 15 nous garons le camping-car devant la maison, contents de rentrer chez nous, mais avec un petit goût d'inachevé dans la tête puisque nous n'avons pas réalisé tout notre programme. On pense déjà à la manière d'y retourner !

 

 833 km, (total 7375 km),